Les Miserables Tome II,
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The Project Gutenberg EBook of Les misérables Tome II, by Victor Hugo
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Title: Les misérables Tome II
Cosette
Author: Victor Hugo
Release Date: January 11, 2006 [EBook #17493]
[Date last updated: April 13, 2006]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
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Les Misérables
Victor Hugo
Tome II—Cosette
(1862)
TABLE DES MATIÈRES
Livre premier—Waterloo
Chapitre I--Ce qu'on rencontre en venant de Nivelles
Chapitre II--Hougomont
Chapitre III--Le 18 juin 1815
Chapitre IV--A
Chapitre V--Le
quid obscurum
des batailles
Chapitre VI--Quatre heures de l'après-midi
Chapitre VII--Napoléon de belle humeur
Chapitre VIII--L'empereur fait une question au guide Lacoste
Chapitre IX--L'inattendu
Chapitre X--Le plateau de Mont Saint-Jean
Chapitre XI--Mauvais guide à Napoléon, bon guide à Bülow
Chapitre XII--La garde
Chapitre XIII--La catastrophe
Chapitre XIV--Le dernier carré
Chapitre XV--Cambronne
Chapitre XVI--
Quot libras in duce?
Chapitre XVII--Faut-il trouver bon Waterloo?
Chapitre XVIII--Recrudescence du droit divin
Chapitre XIX--Le champ de bataille la nuit
Livre deuxième—Le vaisseau
L'Orion
Chapitre I--Le numéro 24601 devient le numéro 9430
Chapitre II--Où on lira deux vers qui sont peut-être du diable
Chapitre III--Qu'il fallait que la chaîne de la manille eut subit
un certain travail préparatoire pour être ainsi brisée d'un coup
de marteau
Livre troisième—Accomplissement de la promesse faite à la morte
Chapitre I--La question de l'eau à Montfermeil
Chapitre II--Deux portraits complétés
Chapitre III--Il faut du vin aux hommes et de l'eau aux chevaux
Chapitre IV--Entrée en scène d'une poupée
Chapitre V--La petite toute seule
Chapitre VI--Qui peut-être prouve l'intelligence de Boulatruelle
Chapitre VII--Cosette côte à côte dans l'ombre avec l'inconnu
Chapitre VIII--Désagrément de recevoir chez soi un pauvre qui est peut-être un riche
Chapitre IX--Thénardier à la manœuvre
Chapitre X--Qui cherche le mieux peut trouver le pire
Chapitre XI--Le numéro 9430 reparaît et Cosette le gagne à la loterie
Livre quatrième—La masure Gorbeau
Chapitre I--Maître Gorbeau
Chapitre II--Nid pour hibou et fauvette
Chapitre III--Deux malheurs mêlés font du bonheur
Chapitre IV--Les remarques de la principale locataire
Chapitre V--Une pièce de cinq francs qui tombe à terre fait du bruit
Livre cinquième—À chasse noire, meute muette
Chapitre I--Les zigzags de la stratégie
Chapitre II--Il est heureux que le pont d'Austerlitz porte voitures
Chapitre III--Voir le plan de Paris de 1727
Chapitre IV--Les tâtonnements de l'évasion
Chapitre V--Qui serait impossible avec l'éclairage au gaz
Chapitre VI--Commencement d'une énigme
Chapitre VII--Suite de l'énigme
Chapitre VIII--L'énigme redouble
Chapitre IX--L'homme au grelot
Chapitre X--Où il est expliqué comment Javert a fait buisson creux
Livre sixième—Le Petit-Picpus
Chapitre I--Petite rue Picpus, numéro 62
Chapitre II--L'obédience de Martin Verga
Chapitre III--Sévérités
Chapitre IV--Gaîtés
Chapitre V--Distractions
Chapitre VI--Le petit couvent
Chapitre VII--Quelques silhouettes de cette ombre
Chapitre VIII--
Post corda lapides
Chapitre IX--Un siècle sous une guimpe
Chapitre X--Origine de l'Adoration Perpétuelle
Chapitre XI--Fin du Petit-Picpus
Livre septième—Parenthèse
Chapitre I--Le couvent, idée abstraite
Chapitre II--Le couvent, fait historique
Chapitre III--À quelle condition on peut respecter le passé
Chapitre IV--Le couvent au point de vue des principes
Chapitre V--La prière
Chapitre VI--Bonté absolue de la prière
Chapitre VII--Précautions à prendre dans le blâme
Chapitre VIII--Foi, loi
Livre huitième—Les cimetières prennent ce qu'on leur donne
Chapitre I--Où il est traité de la manière d'entrer au couvent
Chapitre II--Fauchelevent en présence de la difficulté
Chapitre III--Mère Innocente
Chapitre IV--Où Jean Valjean a tout à fait l'air d'avoir lu Austin Castillejo
Chapitre V--Il ne suffit pas d'être ivrogne pour être immortel
Chapitre VI--Entre quatre planches
Chapitre VII--Où l'on trouvera l'origine du mot: ne pas perdre la carte
Chapitre VIII--Interrogatoire réussi
Chapitre IX--Clôture
Livre premier—Waterloo
Chapitre I
Ce qu'on rencontre en venant de Nivelles
L'an dernier (1861), par une belle matinée de mai, un passant, celui qui raconte cette histoire,
arrivait de Nivelles et se dirigeait vers La Hulpe. Il allait à pied. Il suivait, entre deux rangées
d'arbres, une large chaussée pavée ondulant sur des collines qui viennent l'une après l'autre,
soulèvent la route et la laissent retomber, et font là comme des vagues énormes. Il avait
dépassé Lillois et Bois-Seigneur-Isaac. Il apercevait, à l'ouest, le clocher d'ardoise de Braine-
l'Alleud qui a la forme d'un vase renversé. Il venait de laisser derrière lui un bois sur une
hauteur, et, à l'angle d'un chemin de traverse, à côté d'une espèce de potence vermoulue
portant l'inscription:
Ancienne barrière no 4
, un cabaret ayant sur sa façade cet écriteau:
Au
quatre vents. Échabeau, café de particulier
.
Un demi-quart de lieue plus loin que ce cabaret, il arriva au fond d'un petit vallon où il y a de
l'eau qui passe sous une arche pratiquée dans le remblai de la route. Le bouquet d'arbres,
clairsemé mais très vert, qui emplit le vallon d'un côté de la chaussée, s'éparpille de l'autre
dans les prairies et s'en va avec grâce et comme en désordre vers Braine-l'Alleud.
Il y avait là, à droite, au bord de la route, une auberge, une charrette à quatre roues devant la
porte, un grand faisceau de perches à houblon, une charrue, un tas de broussailles sèches près
d'une haie vive, de la chaux qui fumait dans un trou carré, une échelle le long d'un vieux
hangar à cloisons de paille. Une jeune fille sarclait dans un champ où une grande affiche
jaune, probablement du spectacle forain de quelque kermesse, volait au vent. À l'angle de
l'auberge, à côté d'une mare où naviguait une flottille de canards, un sentier mal pavé
s'enfonçait dans les broussailles. Ce passant y entra.
Au bout d'une centaine de pas, après avoir longé un mur du quinzième siècle surmonté d'un
pignon aigu à briques contrariées, il se trouva en présence d'une grande porte de pierre
cintrée, avec imposte rectiligne, dans le grave style de Louis XIV, accostée de deux
médaillons planes. Une façade sévère dominait cette porte; un mur perpendiculaire à la façade
venait presque toucher la porte et la flanquait d'un brusque angle droit. Sur le pré devant la
porte gisaient trois herses à travers lesquelles poussaient pêle-mêle toutes les fleurs de mai. La
porte était fermée. Elle avait pour clôture deux battants décrépits ornés d'un vieux marteau
rouillé.
Le soleil était charmant; les branches avaient ce doux frémissement de mai qui semble venir
des nids plus encore que du vent. Un brave petit oiseau, probablement amoureux, vocalisait
éperdument dans un grand arbre.
Le passant se courba et considéra dans la pierre à gauche, au bas du pied-droit de la porte, une
assez large excavation circulaire ressemblant à l'alvéole d'une sphère. En ce moment les
battants s'écartèrent et une paysanne sortit.
Elle vit le passant et aperçut ce qu'il regardait.
—C'est un boulet français qui a fait ça, lui dit-elle. Et elle ajouta:
—Ce que vous voyez là, plus haut, dans la porte, près d'un clou, c'est le trou d'un gros
biscayen. Le biscayen n'a pas traversé le bois.
—Comment s'appelle cet endroit-ci? demanda le passant.
—Hougomont, dit la paysanne.
Le passant se redressa. Il fit quelques pas et s'en alla regarder au-dessus des haies. Il aperçut à
l'horizon à travers les arbres une espèce de monticule et sur ce monticule quelque chose qui,
de loin, ressemblait à un lion.
Il était dans le champ de bataille de Waterloo.
Chapitre II
Hougomont
Hougomont, ce fut là un lieu funèbre, le commencement de l'obstacle, la première résistance
que rencontra à Waterloo ce grand bûcheron de l'Europe qu'on appelait Napoléon; le premier
nœud sous le coup de hache.
C'était un château, ce n'est plus qu'une ferme. Hougomont, pour l'antiquaire, c'est
Hugomons
.
Ce manoir fut bâti par Hugo, sire de Somerel, le même qui dota la sixième chapellenie de
l'abbaye de Villers.
Le passant poussa la porte, coudoya sous un porche une vieille calèche, et entra dans la cour.
La première chose qui le frappa dans ce préau, ce fut une porte du seizième siècle qui y
simule une arcade, tout étant tombé autour d'elle. L'aspect monumental naît souvent de la
ruine. Auprès de l'arcade s'ouvre dans un mur une autre porte avec claveaux du temps de
Henri IV, laissant voir les arbres d'un verger. À côté de cette porte un trou à fumier, des
pioches et des pelles, quelques charrettes, un vieux puits avec sa dalle et son tourniquet de fer,
un poulain qui saute, un dindon qui fait la roue, une chapelle que surmonte un petit clocher,
un poirier en fleur en espalier sur le mur de la chapelle, voilà cette cour dont la conquête fut
un rêve de Napoléon. Ce coin de terre, s'il eût pu le prendre, lui eût peut-être donné le monde.
Des poules y éparpillent du bec la poussière. On entend un grondement; c'est un gros chien
qui montre les dents et qui remplace les Anglais.
Les Anglais là ont été admirables. Les quatre compagnies des gardes de Cooke y ont tenu tête
pendant sept heures à l'achar-nement d'une armée.
Hougomont, vu sur la carte, en plan géométral, bâtiments et enclos compris, présente une
espèce de rectangle irrégulier dont un angle aurait été entaillé. C'est à cet angle qu'est la porte
méridionale, gardée par ce mur qui la fusille à bout portant. Hougomont a deux portes: la
porte méridionale, celle du château, et la porte septentrionale, celle de la ferme. Napoléon
envoya contre Hougomont son frère Jérôme; les divisions Guilleminot, Foy et Bachelu s'y
heurtèrent, presque tout le corps de Reille y fut employé et y échoua, les boulets de
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